Conclusion

 

La série S fut un gros succès pour TVR avec plus de 2600 voitures de fabriquées en 7 ans de production, à tel point que TVR a dû doubler la capacité de production de son usine. TVR put aussi retrouver une situation financière saine et se projeter dans l’avenir avec la Chimaera, qui s’appuyait sur de nombreux éléments de la série S pour son développement.

Elle servira aussi de base de développement de la Griffith qui propulsera TVR (avec la Chimaera et la Cerbera) en 1998, parmi les plus gros constructeurs de voitures sportives derrière Porsche et Ferrari, avec plus de 2000 voitures fabriquées par an !

Pour TVR la série S marque aussi un changement culturel important puisqu’il s’agit du premier modèle 100% cabriolet. A l’inverse de beaucoup de ses compatriotes anglais, comme Jaguar, MG, Triumph ou encore Austin Healey, TVR se lança tardivement dans la fabrication de cabriolet. Les premières tentatives remontent à 1965, à l’époque TVR travaillait sur un prototype équipé d’un V8 Ford Windsor 289 HiPo : La Trident. Le dernier des 4 prototypes réalisé était une version cabriolet. Mais malheureusement cette année-là, les rêves de TVR partent en fumée à cause des problèmes rencontrer aux Etats-Unis avec les grèves qui conduisent la marque de Blackpool tout droit vers la faillite pour la 2ème fois de son histoire. C’est en cette année 1965 que Martin Lilley rachète TVR.

 

TVR Trident

TVR Trident n°4 Cabriolet 

 

Rapidement ce dernier développe un projet de cabriolet mais plus économique équipé du moteur de la Sunbeam Hillman Imp Sport qui est présenté lors du salon de Turin en 1966, ce prototype s’appelait « Tina ». Mais TVR avait besoin de partenaires pour produire cette voiture en grande série, il fut donc contraint d’abandonner le projet une fois de plus. Le premier cabriolet de série de la marque ne sortira qu’à la fin des années 70 sur la base d’une série M avec la 3000S (1978). Ce positionnement est très surprenant quand on sait que l’âge d’or des cabriolets anglais a débuté dans les années 50 jusqu’au milieu des années 70, encore plus si l’on prend en compte qu’à l’époque le marché américain était loin d’être négligeable pour TVR (marché sur lequel MG et les autres écoulaient une très grosse partie de leur production de cabriolet, jusqu’à 75% parfois). Malgré tout TVR réussit à trouver son marché et à survivre, même si ce fut difficile à certains moments, en particulier lors du rachat par Arthur et Martin Lilley.

  

TVR Tina 1966

La TVR Tina

 

Avec la sortie de la Tasmin en 1980, TVR décide de se lancer dans la production de cabriolet puisque la Tasmin est dès le départ prévue avec une version cabriolet. En l’espace d’un an cette version représente plus de 70% des Tasmins produites et il aura seulement fallu 4 ans (1978 à 1981) à TVR pour passer d’une production majoritairement faite de Coupé à une production quasi exclusive de Cabriolet. Par la suite les versions Coupé ne représenteront jamais plus d’une vingtaine d’exemplaires sur la totalité des Tasmin/Wedge produites (en moyenne 250 exemplaires de Tasmin/Wedge étaient produites par an), leur fabrication s’arrêtera en 1987 et ce malgré l’introduction du V8 Rover en 1983.

TVR est devenu un constructeur de cabriolet à part entière dans les années 80 alors que ses compatriotes anglais avaient laissé tomber ce marché (MG) ou avaient mis la clé sous la porte (Triumph, Austin Healey). Et c’est encore plus remarquable quand on sait que TVR n’a plus exporté de voitures aux Etats-Unis à partir de l’année 1987. Même si les volumes de production restent faibles comparés aux marques cités ci-dessus, cette trajectoire est très atypique parmi les constructeurs anglais.

Ce mouvement initié par la Tasmin/Wedge, renforcé avec la sortie de la série S s’avérera être un vrai succès avec la Griffith et la Chimaera. TVR reviendra à la production de Coupé avec la Cerbera en 1996 (elle a été présentée au salon de Londres en 1993).

 

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